mardi 18 mai 2010

Peut-être


Peut-être existait-il des époux et des pères de famille à qui la fidélité ne faisait pas perdre le sens de la volupté. Peut-être y avait-il des sédentaires dont le coeur ne se desséchait pas faute de liberté et de danger. Il se pouvait. Il n'en avait encore vu aucun.


Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund, trad. Fernand Delmas, Calmann-Lévy, 1974, p. 304 .

mercredi 12 mai 2010

Génération y ?


"Depuis des dizaines d'années, j'éprouve de la répugnance vis-à-vis de l'adoration que les Américains par exemple vouent de plus en plus à la jeunesse et aux adolescents. Mais plus encore, c'est l'élévation de cette jeunesse au rang de condition sociale, de classe, de "mouvement" qui me déplaît profondément."

Hermann Hesse, "Les gens qu'on peut imaginer vieux", in Éloge de la vieillesse, trad. A. Cade, Calmann-Lévy, 2009, p. 46 .

mardi 4 mai 2010

Morire bisogna


L'honnête homme, ici, remarquera plusieurs choses :

. La fine analyse, d'abord, qui lui fera envisager le Bel Canto comme un art volage, à des kilomètres donc de tout académisme d'agrégés de grammaire ...

. Le charme pédérastique du joyeux chanteur, non sans rappeler ce bon Marlon Brando dans Apocalypse now, la noblesse, au sens premier du terme, la noblesse des trouvères, l'élégance, la science, la violence.

. Les accords de la trame, peu ou prou semblables à ceux de Foule sentimentale, chef-d'oeuvre s'il en est d'Alain Souchon.

. Et surtout, surtout : morire bisogna, l'antithèse parfaite du mot d'ordre d'à présent, la résignation lucide, la proclamation modeste d'un état de fait : il faut bien, bisogna, mourir, morire, aucun de nous-autres n'étant éternel, quoi qu'en pensent par ailleurs la ménagère et le pédaloïde, désormais convaincus du contraire.

Il faut bien, bisogna, mourir, morire. Mais qui s'en souvient ?